Louise Kopij
Qui es-tu, Louise ?
Je suis créatrice de bijoux. Je suis passionnée de vulgarisation des sciences (astrophysique,…) d'art, d'images en tout genre. Je crée parce que j'en ai viscéralement besoin. Mon boulot est un savoureux mélange d'inspiration visionnaire et de bijoux au service de l'autre, avec, toujours, un soin précieux porté à la sélection de matière naturelles respectueuses du vivant, un savoir-faire manuel et local et bien sûr, une bonne dose d'inspiration et de recherche. Mes bijoux sont véritablement des œuvres d'art prêtes à porter. Pour l'anecdote, mon papa travaillait en Afrique et me ramenait de ses voyages fascinants des bijoux rares et symboliques de tout le continent. J'ai joué comme une petite fille et… je les ai presque tous perdus. Je suppose qu'aujourd'hui avec mes trésors, je reconstitue ou je continue ce voyage infini à la découverte de soi, comme un paradis… non pas perdu mais à redécouvrir. On est auteure de nos vies, à nous de les écrire..
Ce que tu aimes dans la vie ?
Faire des câlins à mes filles, discuter avec mon frère - c'est un génie- , échanger avec mes amies et tisser un réseau d'amour, d'écoute, d'entraide. Lire tranquillou le soir avec une bonne tasse de thé. Etudier pour mes prochaines collections. Faire l'amour (quoi, j'ai dit ça tout haut???)
Une journée-type avec toi, ça ressemble à quoi ?
C'est très variable en terme de contenu. Je m’occupe d’un tas de choses: l’administratif (grrr !), la gestion des stocks, la production, le prototypage, l’étude du prochain projet, la relance des contacts de salons spécialisés, faire le ménage (eh oui je suis humaine ^^). Ce sont plus les horaires qui sont réguliers: entre 9h et 16h, je suis au volant de mon entreprise, avant et après j'accompagne mes enfants sur le chemin de la vie. J'étudie beaucoup aussi : le montage cinéma, la musique, l'art maya... tout ce qui me transporte en fait ! J'ai appris à me forger une culture générale avec bienveillance, sans a priori. Ah et j'appelle énormément mon amie Elise Aline Debattice - formidable au demeurant ! - qui a un atelier de confection.On se coache pas mal entre entrepreneuses de la mode à échelle humaine, pleines d'Amour.
Ce que tu préfères dans ton activité ?
L'étude, le prototypage, c’est à dire quand la somme d'infos récoltée se transforme en langage automatique de mes mains: C'est assez magique ! J’aime aussi la direction artistique ( réalisation de shooting et vidéo…), quand je propose un concept à une équipe de magiciens faiseurs d'image, et qu'on invente, ensemble, une narration à la fois juste et universelle. Ça ne marche pas à tous les coups, mais que c'est bon ! Et au milieu de tout ça, il y a le contact avec les clients :écouter, embellir, se faire l'écho de l'âme de l'autre: c'est un cadeau.
Quel a été le déclic pour lancer ta marque ?
Alors la vrai histoire, c'est que j'ai arrêté mes études de stylisme après 2 ans à me faire mal à essayer de rentrer dans un moule trop étroit. Après un passage par la case artistique, j'ai commencé à rêver de pierres et de rencontrer cette matière fabuleuse en autodidacte, démarche qui ne m'a plus quittée. Ensuite j'ai eu envie et besoin de m'insérer dans la société et de vivre de ma créativité: la marque était née. Je me rappellerai toute ma vie ce jour où j'avais apporté mon stock de bijoux dans un magasin et qu'une cliente a pris une paire de boucle d’oreilles asymétrique avant même qu'elle ne soit vendue à la commerçante ! Le jour où cette dame a craqué, j'ai su que j'avais trouvé ma voie alors que je faisais des bijoux depuis 2 ans. Comme quoi le style, ça s'étudie, ça se travaille, ça se transforme, ça se découvre. C'est peut-être un des enjeux les plus complexes d'une entreprise de mode: trouver son cheval de bataille, respecter lesbesoins des clients et en même temps se renouveler.
La cliente pour qui, tu crées, c’est qui ?
C’est une femme libre, Je l'appellerais Clara - mais ça pourrait être Jasmina, Beth, Ivoire etc- Elle est cultivée, curieuse, soucieuse des enjeux de notre époque. J'ai toujours fait du local respectueux de la vie, bien avant que ce ne soit une tendance green washing. Elle aussi. C'est quelqu'un d'intelligent, de décalé, pas forcément une fashionista. Elle cherche à se faire du bien, à mettre sa personnalité et son corps en valeurs. une pièce qui ait de la gueule et qui dure longtemps. Elle a entre 25 et 65 ans. Et quand on se voit, souvent on se connait déjà finalement. Merci à elle d'être toujours en devenir, toujours curieuse et bienveillante.
Quel est l’esprit, la philosophie de ta marque ?
Je mets ma créativité au service du Beau, de l'Autre. Bien sûr, j'ai une démarche commerciale et je fais en sorte que mes bijoux soient portables, accessibles, légers, dans l'air du temps.
Quelles sont tes inspirations ?
Ah ah vaste programme! Alors, il y a les conférences de vulgarisation d'astrophysique, les dinosaures, le cinéma, la musique, la sociologie, la psychologie, la technique bijoux et son histoire… et une foule d’autres choses.
As-tu une pièce-phare que tu affectionnes particulièrement ?
Cette saison, c’est la bague Galaxy. Sans aucun doute mon plus bel accomplissement technique. Merci l'équipe de production de m'avoir accompagnée dans ce processus. La pierre, une géode de chalcédoine, est tellement belle, on dirait une galaxie, que j'ai développé toute la gamme et le shooting autour du concept de Galaxie.
Que dirais-tu à quelqu’un qui aimerait bien mais n’ose pas acheter une de tes pièces?
D'oser. Moi, je teste mes bijoux comme ceci: je les porte et si on se retourne sur moi dans la rue, c'est gagné. Un bijou, c’'est un outil de confiance en soi et d'affirmation, de pouvoir, de douceur, de sensualité, de subtilité et de prestige. Quand je demande à mes clientes de définir la marque, les retours me font pleurer: on me parle de chic, d'inspiration, de statut. Franchement c'est incroyable ! Pour la petite créatrice autodidacte que je suis, qui asoif de tenir bon, c'est beau à pleurer.